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« Marcus » était jadis un illustre inquisiteur promu à une carrière vertigineuse. Surnommé "l'Aile de Merin", il était un guerrier-mage virtuose à l'épée dévastatrice. Partout où il arrivait pour chasser les hérétiques, Merin semblait lui donner une force surhumaine. Adolescent déjà, « Marcus » incorpora la très Sainte-Eglise et fut formé très tôt par l'Inquisition. Il ne tarda pas à se faire une solide réputation partout où la justice du Dieu Unique réclamait un châtiment. Remarqué à plusieurs reprises pour son aura, sa discipline et son abnégation durant les combats, il acquit la fierté de ses paires de l'Ordre et accéda à de plus hautes fonctions. C'est à l’âge de 31 ans qu'on lui offre une place prestigieuse au sein du Fort de Kaiber. Seulement, son destin serait aussi scellé dans cette faille. « Marcus » fut nommé Commandant de la 4ème Compagnie Sacrée de Kaiber. 10 inquisiteurs et 40 templiers de l'Inquisition seraient sous ses ordres. Une consécration qui lui permettrait d'accèder en son temps aux plus hautes fonctions à Arcavia, autour d'un Conseil de l'Inquisition. Ce fin stratège n'imagine pas un seul instant le drame qui va se dérouler.
« Marcus » sait galvaniser ses troupes et à maintenant un statut imposant, faisant l'admiration de tout inquisiteur. Sa réputation n'est pas volée. Seulement, une ombre se lève à l'Est sans que les éclaireurs situés dans la plaine d'Acheron n'ai pu l'estimer. Une armée colossale telle une marée des morts vient frapper les Terres libres et tente de se déverser sur le continent. « Marcus » fraichement habitué à ses nouvelles fonctions voit là un nouveau défi de satisfaire son Dieu. Il sait qu'un autre Champion Griffon tiendra l'autre porte. Eschelius, un frère d'arme à la réputation éprouvée et aussi féroce que lui, assure le commandement d'une autre compagnie. « Marcus » ne compte pas se laisser distancer. Tout lui a réussi jusqu'à présent et son ardeur au combat servira sa cause et sa futur place dans les hautes sphères.
L'an 1001, la seconde bataille de Kaiber débute sous un ciel assombrit par des nuages de cendre et l'odeur de la mort. Des ombres inquiétantes obscurcissent le ciel et s'approchent dangereusement du Castel. Une immensité de créatures de tout ordre déferlent par centaines de milliers vers les murailles du Fort et tentent de prendre d'assaut les portes principales. Le Belier n'a pas l'intention de faillir une fois encore. S'ils parviennent à la Faille, le Castel tombera puis le reste de la passe avec jusqu'au Cercle. Les hommes de « Marcus » sont prêts. La 4ème Compagnie Sacrée est en charge de tenir la Porte des Audaces. Ils sont renforcés par la Bannière Kephalis du Lion ainsi que d'un petit groupe de Synchronismes. Ces derniers apporteront bien plus que les Bardes, un soutient de combat absolu depuis l'arrière. Mais les Cynwalls ont prévu surtout un renfort conséquent d'Echahims pour venir assister les fronts en difficultés si nécessaire. A cette heure, Acheron toute entière frappe aux portes des Hommes libres. La Mort est en marche.
La grande porte des Audaces, forgée par les maitres nains, gronde d'un son lugubre, se tort sous les coups et craque dans un bruit sinistre. Chacun retient son souffle lorsque cette dernière cède sous le poids des Ténèbres. Des abominations se déversement des trous béants taillés dans la porte. Squelettes, zombies, des goules et 2 guerriers Cranes affluent en masse. Un wolfen zombie bondit dans une ouverture mais est cloué immédiatement à la grande porte grâce à une magistrale nuée de flèches des 20 archers d'Alahan. Ses cris déchirent la grande cour mais le reste de l'armée s'amoncèle déjà. La bataille fait rage immédiatement. « Marcus » donne l'ordre pour une formation et contre charge les morts-vivants. Les troupes réagissent aussitôt et les premiers assauts sont redoutables. Personne pourtant ne remarque que la marée ténébreuse avance et s'amoncèle dans la grande cour. Les Griffons commencent à être submergées sous le nombre. A l’abri des guerriers cranes, on distingue quelques Questeurs qui semblent agir sur leurs troupes comme des amplificateurs, les rendant plus fort et plus disciplinés. La situation devient vite critique et « Marcus » se retrouve séparé un bref instant de son groupe. Soudain, il ressent une vive douleur lui parcourir tout le corps. Un froid mortel s'enfonce dans son armure et le pénètre profondément dans la chair. Il sent son esprit se vider de sa puissance. Titubant, il parvient à ne pas sombrer dans l'inconscient. Il n'a pas vu ce qui s'est passé et les mages sombres se sont à nouveau noyés dans la masse. Recouvrant le peu de force qui lui reste, il parvient à esquiver les coups des ennemis. Mais une sensation horrible le submerge au fil des échanges et il ne parvient plus à guider son épée. Chancelant et luttant pour sa vie, il ne ressent plus aucune essence magique traverser son corps et ne peut plus faire appel à son pouvoir si terrifiant jusqu'à lors. Merin se serait-il tourné de lui ? Torturé par cette pensée, il ne tient plus sous la pluie de coups et reçoit le tranchant d'une rapière dans les plis de son amure, pénétrant dangereusement la chair. Incapable de lutter d'avantage, il s'apprête à plier sous le nombre.
Dans un sursaut d’orgueil et pour secourir leur Commandant, les Inquisiteurs tentent une charge pendant que les templiers tiennent la ligne de concert avec les gardes de Kaiber et les bardes d'Alahan. La vie de « Marcus » aurait surement fini au pied de la porte des Audaces si une colonne d'Echahims n'avait pas surgit de nul part au même moment. Taillant dans la ligne ennemie une plaie béante, les cynwalls parviennent à créer la confusion devant la Grande Porte. L'occasion est inespérée pour faire évacuer le blessé vers l'arrière garde. Sur le trajet, « Marcus » perd connaissance et l'on ne parvient plus qu'à percevoir le nom de Merin parmi les sons incohérents qui sortent de sa bouche.
La seconde bataille de Kaiber prend fin dans la souffrance. Il faudra plus d'une année pour panser les plaies laissées par le Belier. « Marcus » se réveille douloureusement. Pour lui, la victoire à un goût amère. Le son de l’échec résonne dans sa tête et ses derniers souvenirs jettent sur lui la honte. C'est un chef et il a failli. Il ne ressent plus de pouvoir en lui. Il ne perçoit même pas la ferveur du Dieu Unique. Est-ce une malédiction ? Est-ce que Merin lui impose une épreuve pour endurer sa foi ? Peu de temps pour comprendre pourquoi une telle chose a t-elle pu arriver, il se retrouve convoqué à un Conseil tenu dans la Salle des plans par Ortho, le Légat Impérial Griffon ayant toute légitimité sur les hommes de l'Empire à Kaiber.
« Marcus » doit s'expliquer publiquement sur son agissement qui a couté la vie à de nombreux hommes et aurait pu faire basculer la bataille vers une défaite. En effet, il s'en est fallu de peu pour contenir les hordes de non humains et éviter qu'ils ne parviennent jusqu'à la Faille. Perdre Kaiber reviendrait à perdre la partie et le Ragnarok. Dans la salle, tous écoute le récit de l'Inquisiteur en silence. Des ennemis présents, le déroulement de la bataille jusqu'à sa perte de connaissance, « Marcus » tente de rassembler ses souvenirs et n'omettre aucun détail. Des visages graves aux regards lourds se dessinent à présent parmi le Conseil. Il reconnaît certains dont celui d'Eschelius qui le regarde sévèrement. Tous scrutent l'Inquisiteur encore blessé. Ortho laisse place à un long silence après les explications confuses du malheureux puis décide de lever l'audience afin de décider la sentence du Condamné. Devant de tels hommes et au porte de la plaine d'Acheron, le verdict est souvent sans appel, « Marcus » le sait. Et les exécutions sommaires sont monnaie courante ici. En guerre, il faut faire des exemples et éviter que le moral des troupes ne mollisse. Finalement, le conseil reprend sa place après une longue absence. « Marcus » sent sa vie défiler à une vitesse vertigineuse et compte le peu de temps qu'il lui reste. C'est Eschelius qui, sous le regard du Commandant Principal de la Salle des Plans et du Légat Impérial, rompt le silence en premier. D'une voix lente et dure, il rend le verdict. Contre toute attente, « Marcus » est frappé d'une peine tout aussi exemplaire que surprenante : L'exil !
- « L'exil ? »
Il ne comprend pas ce choix, lui qui pensait mourir aujourd'hui de la main de ses paires. Il se dit que l'exil peu parfois être pire que la peine de mort. Il devra faire pénitence le reste de sa vie pour retrouver la voie vers le Dieu Unique. Son Dieu qui pourrait lui tourner le dos pour le restant de son existence. Sans même avoir le temps de rassembler ses idées, le Conseil se lève et quitte la grande salle. Tous, sauf Ortho qui regarde attentivement le condamné. « Marcus » s'adresse à son chef suprême :
- « Mais pourquoi ne pas m'avoir exécuté comme tout déserteur ? J'ai échoué dans ma fonction, mon pouvoir m'a quitté et notre Dieu m'a abandonné pour mes fautes. Seul la mort semble juste dans ce cas ! »
Il obtient une réponse de la part du Légat Impérial, aussi surprenante que douloureuse de sens.
- « Tu as perdu la confiance de notre Dieu et celle de tes hommes. Ta foi s'est asséchée et tu dois, au nom de tes frères tombés, retrouver le salut et le pardon de Merin. Tu chercheras seul, le chemin de la Rédemption à travers les missions que l'on te confiera. Tel est la bonté de notre Seigneur tout puissant. Tu seras destitué cependant de tes fonctions d'Inquisiteur et de ton commandement. Retrouve la Lumière de Merin et tu siègeras à nouveau à la Sainte Inquisition. Tu pars aujourd'hui ! Ton premier ordre de mission t'attend dans tes quartiers. Tu peux disposer maintenant ! »
Ortho quitta la grande salle en premier suivi de sa garde prétorienne. A sa sortie, le Commandant Principal l'attendait dans les coursives du Castel. Ortho lui dit :
- « Envoyez un message immédiatement à Klayne et dites lui que son ordre a été exécuté à la lettre ! Notre homme sera prêt dès ce soir pour partir en mission. Rien ne lui a été dit non plus sur la malédiction qui l'a frappé à Kaiber. Les ordres seront strictes à ce sujet. Personne ne devra l'informer sur la manière de s'en débarrasser. Il servira docilement nos plans ! Dépêchez-vous de lui rendre compte ! ».
« Notre Marcus » retourne d'un pas lourd dans ses quartiers pour un ultime adieu à sa vie de lumière. La rumeur de son exil l'a déjà précédé et il doit faire face au regard méprisant des autres Commandants ou à l'incompréhension des autres Inquisiteurs. Dans ses appartements, il découvre son tout premier ordre de mission posé sur son bureau. Le reste de ses affaires a déjà été débarrassé et ses quartiers sont vides. Il ne lui reste que le strict nécessaire pour accomplir sa tâche. Se saisissant du dossier, il découvre qu'il sera à compté de ce jour un Inquisiteur de l'Ombre, à la tête d'une petite troupe d'hommes, des Légionnaires du Repentir. Il est bien indiqué qu'il n'aura aucune autorité sur eux mais fera en sorte qu'ils accomplissent tous leur travail. Il aura de plus la responsabilité d'empêcher toute désertion au sein de la faction. Leur mission principale est la lutte contre l'Hérésie la plus vile aux delà des frontières akkylaniennes, sans appui de l'Eglise. Il lui est rappelé que sa mission durera tant qu'il n'aura pas reçu le pardon de la main de Merin. Il doit retrouver pour cela sa puissance passée. Un première mission clôture le dossier. Il est attendu sans délai au Temple du Nord pour recevoir ses premières directives.
Tout va si vite. Le Dieu unique sait se montrer intolérant avec ceux qui n'ont pas mérité sa bienveillance. Il n'y a pas de place pour les infidèles aux yeux de Merin et le malheureux le comprend bien. « Marcus » sursaute subitement. On vient de frapper à la porte sans ménagement. Un Magistrat ouvre la porte sans même attendre de réponse.
- « Marcus » ! Vous êtes attendu à la Porte des Justes. Maintenant! Vous partez ! ».
Surement la dernière fois qu'il aperçoit Kaiber. Il jette un dernier regard sur cette alliance improbable d'hommes, d'elfes, de nains, de gobelins et d'autres espèces qui s'affairent à entretenir les structures endommagées. Il laisse glisser sa vue sur les bannières et armures qu'il croise tranchant avec sa nouvelle vie d'errance. Son visage s'assombrit en regardant vers l'Ouest, vers Acheron qui lui aura fait tout perdre. Ses hommes sont la et le convoi est prêt. L'ombre de l'Empire se met en marche.
Ainsi commence la vie de pénitence de « Marcus » qui entame le début de sa rédemption au nom de la très Sainte-Eglise. Il est devenu une des Ombres de l'Inquisition. Un Ordre tenu secret appelé l'Apostasie. Elle exécute les tâches les plus infâmes de l'Inquisition sans approbation de la papoté. L'espérance de vie de ses soldats y est souvent brève mais l'existence d'un tel ordre est nécessaire pour que la Sainte Inquisition combatte l'hérésie même contre l'avis de l'Eglise. Aujourd’hui sans pouvoir, « Marcus » doit galvaniser ses troupes de repentis par sa seule habileté au combat. Digne maître d'arme, il lui faudra vaincre et espérer un signe de Merin ou mourir en accomplissant son devoir devoir.
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