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Confrontation 2 Nouvelle 2bis
L'Odeur d'un frère tombé au combat, mêlée d'odeurs humaines.
Onyx et sa meute n'ont pas eu beaucoup de difficulté à remonter la piste de ces humains masqués. Leur odeur particulière se distingue de très loin, même si le vent n'est pas propice.
Leurs robes et la couleur de leur peau sont étrangères à tous ce que les Wolfen ont pu voir jsuqu'à maintenant. Kassar, un Wolfen sans dieu ni maître, leur a raconté que des êtres humains comme ceux-là vivaient dans le désert, mais bien trop loin pour atteindre la forêt des Pierres Levées.
Malgré tous les vêtements dont ils se sont recouverts pour supporter la rigueur du climat de cette partie d'Aarklash, ils ont froid. Certains d'entre eux n'ont même pas un carré de peau exposé.
Ils n'ent sortiront pas vivants.
Ils ont bravé l'interdit en pénétrant dans le sanctuaire des enfants d'Yllia, la lune, mère de tous les Wolfen. Ils ont capturé un jeune Chasseur et le tiennent endormi dans une cage bardée d'instruments étranges.
Onyx se demande pourquoi ils sont venus de si loin pour capturer un Wolfen. Son frère est vivant, il le sait, mais pour combien de temps ?
Ces humains ne connaissent pas le langage de la forêt. Ils restent groupés.
L'un d'entre eux a la taille d'un Prédateur. Ses muscles sont énormes, ses yeux sont en verre. Des excroissances étranges, comme celles d'un insecte, sortent de sa peau par endroits.
Son immense épée fera un beau trophée.
Ils se déplacent sans faire de bruit, malgré leur équipement. Mais leur odeur agresse les narines des Wolfen. Ils ne sentent pas comme les autres hommes. Leur odeur n'est pas naturelle. Ils doivent mourir.
...Les membres de l'expédition Syhar étaient soulagés d'avoir mené leur mission à bien. Le patrimoine de ce jeune Wolfen allait servir à améliorer le leur et peut-être à atteindre la perfection. La gloire les attendait à leur retour.
Mais en attendant, ils devaient à tout prix sortir de la forêt avant la tombée de la nuit. Plusieurs membres de l'expédition avaient trouvé une mort peu enviable dans cette chasse insensée, et la route était encore longue.
Pour s'adapter à la fraîcheur du climat du nord du continent, ils avaient acquis de nouveaux vêtements en cours de route ... Mais pas le guerrier Skorize, l'éclaireur de la troupe. Les modifications apportées par les Technomanciens de Dirz à ses terminaisons nerveuses lui permettaient d'ignorer partiellement la douleur. Il ne sentait ni le chaud ni le froid.
Ce nouveau terrain mettait ses connaissances à l'épreuve. Le désert n'enseigne pas les mêmes leçons que la forêt...
Il s'arrêta un instant. De fraîches empreintes de Wolfen attirèrent son attention.
...Quelle est cette ... créature ?
Le Prédateur observe avec dédain ce chasseur humain armé de griffes articulées dans le dos. L'humain fait mine de retourner vers ses compagnons. Il a vu les traces.
Le Prédateur règle son pas sur celui de sa proie et approche petit à petit.
...Au moment où le Guerrier de l'aube qui ouvrait la voie aperçut son compagnon revenir, il distingua la forme massive qui se dessinait derrière lui. Il eut à peine le temps de lever le doigt pour lui indiquer le danger.
Le Prédateur s'était jeté sur lui, la lame de chasse du Wolfen perça l'armure du Skorize sans effort, lui arrachant un cri de surprise. La riposte fut immédiate : ses deux lames dorsales se dressèrent, et vinrent à leur tour perforer le thorax de l'agresseur.
Les Arbalétriers syhars levèrent leurs armes et soudain des hurlements terrifiants déchirèrent le silence de la forêt.
Un carreau de la taille d'un homme vint abattre l'un des porteurs de la cuve. Deux hallebardiers furent fauchés au passage d'un Wolfen aussi rapide que l'éclair. Un Arbalétrier désigna un taillis, et tous tirèrent dans les feuilles. Un Wolfen en sortit puis tituba avant de s'écrouler.
Le Guerrier de l'aube sentit soudain un souffle sur sa nuque. Le Prédateur se tenait derrière lui, toutes griffes dehors. Son cri de terreur fut interrompu par le craquement de tous les os de son dos. L'immense guerrier Keratis dégaina son arme : deux Wolfen s'approchaient rapidement de lui. Le premier fut balayé par un coup de poing dévastateur, le second succomba sous son épée sanguinaire.
Les Alchimistes avaient enfin surmonté l'effet de surprise. Ils s'organisèrent ... Mais tous les Wolfen étaient partis, laissant derrière une pile de cadavres.
La cuve était intacte.
Après un long moment d'angoisse, le meneur de l'expédition, un Technomancien, leur fit signe de reprendre la marche, en ordre serré. La nuit allait tomber.
Une centaine de mètres plus loin, ils découvrirent le cadavre du Guerrier de l'aube pendu à un arbre. Il en fallait plus pour impressionner un Technomancien, mais les soldats semblaient terrifiés... Et pendant que tous regardaient la dépouille de leur frère, le piège se déclencha : quatre Guerriers et le Technomancien se retrouvèrent hissés dans les hauteurs par un filet assez large pour contenir toute une escouade : de véritables carreaux de balistes s'abattirent sur la troupe, épinglant les hommes au sol comme de pathétiques papillons. Les hommes s'éparpillèrent en tous sens. Seul restait le guerrier Keratis, prêt à libérer les prisonniers sous le déluge de mort.
Mais le tir cessa. Un Wolfen s'approchait lentement. Il avait le regard d'un tueur sauvage et la démarche d'un prédateur.
Les cris des fuyards commencèrent à monter alors que le soleil rougeoyait à l'horizon. Le Keratis dégaina son épée sanguinaire, et tendit une déchireuse au Technomancien captif.
...Onyx a bien l'intention de profiter du combat. Le crâne de cet humain imposant créé par un quelconque maléfice ira rejoindre ses trophées. Les autres membres de sa meute sont partis pourchasser les fuyards.
Il sait maintenant ce qui donne à ces humains leur odeur particulière : leur sang, chargé de substances impures. Ce grand guerrier sent particulièrement fort !
Sa Faucheuse, arme terrible en forme de croissant de lune, l'appelle à verser le sang.
...Le guerrier Keratis espérait distraire le Wolfen en le chargeant, laissant à son maître le temps de se libérer. Il s'exécuta en poussant un grognement menaçant. Mais le Wolfen était bien plus rapide. Il n'avait pas d'armure. L'épée du Keratis se ficha dans le tronc d'un arbre, et s'en dégagea immédiatement. Onyx en profita pour entailler profondément une cuisse du monstre génétique : avec le même grognement, le géant syhar fit danser sa lame devant lui, légère comme le vent.
Du coin de l'oeil, il remarque d'autres Wolfen qui s'approchaient, portant sur leurs épaules les cadavres de son escouade. Se sentant acculé, le gigantesque Keratis redoubla d'efforts.
Les branches tombaient devant lui et ce maudit Wolfen ne se laissait pas approcher.
Le Technomancien s'était libéré, il comprit la situation et ordonna à ses hommes de courir avec lui, les emmenant vers une mort certaine. Un carreau d'arbalète Wolfen tua le premier, les deux autres furent rattrapés et taillés en pièces. Le Keratis avait disparu. Mais le Magicien de Dirz était sauvé.
...Onyx perçoit enfin des signes de fatigue chez son adversaire. Celui-ci a ravagé de nombreux arbres, mais ses coups deviennent enfin moins précis, sa respiration plus saccadée. Il ne court plus aussi vite. Ce n'est plus qu'une question de temps...
Finalement, le Wolfen, dans un mouvement foudroyant, bloque l'arme du Keratis et, d'un coup bien placé, lui arrache son masque. Un faciès bien humain, blanc comme la neige et dépourvu de toute pilosité apparaît comme le visage d'Yllia au lointain.
Le Keratis est désarmé. Sans les substances qui maintiennent son organisme à sa capacité maximum, il n'est plus rien. Ses poumons s'emplissent de l'air de la forêt, il exhale une étrange fumée, sa respiration siffle comme celle d'un mourrant.
Onyx met fin à ses souffrances. D'un coup sec, il lui tranche la gorge.
Puis il se saisit de l'épée sanguinaire avec un sourire de satisfaction. Jamais un Wolfen n'a possédé une arme comme celle-ci.
...Le Technomancien était sur ses gardes. La sueur coulait de son front à grosses gouttes. La nuit était tombée, et il était seul dans la forêt de Diisha. Tous les bruits de la nature parvenaient à ses oreilles, comme des menaces potentielles.
S'il courait, il était perdu. S'il restait, les fauves allaient le retrouver.
Mais son choix fut vite arrêté...
Un Wolfen s'approcha lentement de lui, les oreilles rabattues. Il dégageait une odeur de substance chimique et son poil était humide...
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