Au pied des épaisses murailles de la cité naine de Kal-Nam, la horde des séides de Mid-Nor se pressait, sans toutefois venir à bout de la porte monumentale de la forteresse. Confiants dans l’invincibilité de leurs fortifications, les défenseurs se contentaient de railler les vains efforts des assaillants, plongeant ces derniers dans une rage démente. Soudain, surgissant d’une faille, une nuée de petites créatures aux ailes de cuir obscurcit le ciel, tel un flot de ténèbres. Un vent de panique souffla parmi les guerriers de Tir-Nâ-Bor, mais les officiers reprirent vite le contrôle de leurs soldats.
« Ne bougez pas d’un pouce, bande de pleutres ! Ce ne sont que des moustiques ! » hurla un sergent Khor en se préparant lui-même à recevoir l’assaut. Pourtant, lorsque la nuée s’écarta pour laisser le passage à son seigneur et maître, la stupeur le figea sur place. L’abominable démon ailé qui fondait droit sur lui semblait laisser une traînée calcinée dans son sillage et ses yeux brûlaient d’un feu cruel. A cet instant, le valeureux sergent Khor comprit qu’il était déjà mort.
L’armure d’Yh-Sabahal est investie des pouvoirs des plus puissants licteurs qui aient jamais servi le Despote. Le démon invoqué pour forger cette cuirasse a été lié à son oeuvre au terme du rituel. L’entité asservie à cet artefact possède la faculté d’attirer à elle et d’accumuler temporairement l’essence démoniaque des nains de Mid-Nor qui se désincarnent à proximité, renforçant ainsi sa propre solidité.
La poupée démoniaque qui accompagne Yh-Sabahal est une pure incarnation de la haine. Son incessant babillage est un flot continu de fiel et de perfidie qui maintient son maître dans un état permanent de fureur et attise sa soif de destruction.
Tout comme l’armure des asservis, la hallebarde d’Yh-Sabahal a été forgée par un démon qui, ensuite, a été enfermé dans sa propre création. La rage de Sefhrà est telle qu’elle s’empare de quiconque se saisit de l’artefact. Nul autre qu’Yh-Sabahal saurait manier cette arme sans éprouver le désir d’étancher sa soif dans son propre sang.