Jumelles séparées à la naissance, Feylhin et Morgwen furent élevées, comme tous les enfants drunes, à l’écart de leur mère et de leurs frères et sœurs. Elles développèrent néanmoins un lien puissant et leurs destins respectifs se rejoignirent bientôt. Refusant toutes deux le sort des femmes de leur clan, elles se résolurent à mener l’existence solitaire des lanyfhs et partirent au cœur des Bois Noirs pour y vivre en recluses. Les jeunes femmes ne demeurèrent cependant pas seules très longtemps : l’appel du sang les mena l’une à l’autre et elles ne se quittèrent plus. Endurcies par de nombreuses années de lutte pour la survie, Feylhin et Morgwen sont toutes deux devenues de redoutables guerrières. Lorsqu’elles combattent côte à côte, elles agissent à la manière de deux prédatrices mues par la même conscience et le même désir de donner la mort !
Silhouettes furtives dans la pénombre des Bois Noirs, les lanyfhs mènent pour la plupart une vie solitaire, loin du clan et de leurs semblables. Elles sont les yeux de la forêt de Caer Maed : elles sont toujours les premières à avertir la cité invisible des tentatives d’incursion de l’ennemi. Cependant, même si elles ont refusé la destinée des femmes drunes, les lanyfhs demeurent des guerrières du clan, prêtes à offrir leur vie pour la gloire de Cernunnos.
Ainsi, lorsque les Wyrds appellent à la guerre, ces combattantes quittent leur repère pour se rassembler autour de l’élue parée du Masque du corbeau, symbole de guerre et de mort.
Immobile, Feylhin contemplait les ténèbres dans les yeux de la veuve noire qui se mouvait avec la grâce fascinante des araignées. Obéissant soudain à un imperceptible signal, les deux guerrières bondirent l’une sur l’autre, mais Feylhin, au lieu de frapper, se saisit à pleine main de la lame tranchante de l’elfe. Malgré la douleur, la lanyfh s’agrippait à l’arme. Trop affairée à tenter de dégager son épée, l’Akkyshan ne perçut que trop tard l’autre présence. Tombant des frondaisons, Morgwen lui ficha une dague à la base de la nuque.
...
Un groupe de Chasseurs du clan des Sessairs avait osé pénétrer dans les Bois Noirs. Le jeune frère de l’un d’entre eux avait
voulu prouver sa valeur en s’approchant du sanctuaire des terribles Drunes...
Les cris de l’adolescent avaient alerté les guerriers de la déesse. Il était vivant, mais où était-il retenu prisonnier ? Perchée sur
une haute branche, Feylhin regardait ses ennemis chercher...
Morgwen, de son côté, se tenait près du jeune homme ligoté et lui caressait les cheveux. Les guerriers approchaient.
« — Maintenant, regarde comment meurent les hommes... »
(Newsletter Rackham 02/2004).