Du point de vue des Daïkinees, la forêt de Quithayran est vivante. Elle est consciente et elle souffre. La majorité des fayes qui la peuplent ont réalisé que le Rag’narok pouvait mettre un terme à leur éternité et emploient toutes leurs forces dans la bataille que les elfes livrent chaque jour contre leurs nombreux ennemis.

L’une de ces fayes, liée à un arbre vénérable, symbole de la force de la forêt, a ainsi passé un pacte avec Kurujaï, champion des archers daïkinees. L’arbre est mort et son esprit habite désormais un arc, conçu avec son bois. Kurujaï prétend qu’il l’entend encore parler dans le souffle des flèches qu’il décoche.

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Une cible (CHO#32).

Une flèche, une cible, un mort. Tel était le credo qui avait guidé la vie de Kurujaï depuis sa tendre enfance.

La lune était voilée, sa cible zigzaguait rapidement entre les arbres majestueux de la Forêt d´émeraude. Un vent puissant, venu de la mer, soufflait à travers les frondaisons. La corde de l´arc claqua. Le pillard chuta de sa selle, une flèche plantée dans la nuque. 

Kurujaï ne manquait jamais sa cible.