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"Rosarius n'en pouvait plus. Le jeune conscrit akkylannien ne sentait plus ses jambes ni ses bras. En revanche, son front entaillé le faisait cruellement souffrir. Il maudissait son meneur de l'avoir entraîné dans cette mission de reconnaissance. Les murs de Kaïber était trop loin pour faire retraite ; les Griffons devraient donc affronter la horde de morts-vivants lancée à ses trousses.
Imitant certains de ses compagnons, Rosarius se retourna, serrant fermement sa masse d'armes et adressant une prière silencieuse à Merin. Il contempla calmement les dizaines de goules et de zombies qui chargeaient son unité et se prépara à mourir pour la gloire de l'Unique.
Au dernier moment, les morts-vivants interrompirent leur charge. Une lumière aveuglante surgie de nulle part les avait paralysés. Lorsque Rosarius pivota pour identifier l'origine de cet éclat, il fut lui même aveuglé. Un instant, il crut que Merin lui-même était venu à la rescousse de ses fidèles.
L'armée cynwäll descendit la colline. Le soleil ne se réverbérait plus sur les armures étincelantes des elfes ; Griffons et mort-vivants purent ainsi contempler les Dragons de Lancer. Une discipline de fer semblait régner dans les rangs des Cynwälls, renforcée par l'harmonie des armures et des uniformes.
Les elfes ne marchaient plus, ils dévalaient la pente et chargeaient les troupes d'Achéron dans un silence irréel. Galvanisés, Rosarius et ses compagnons d'armes les imitèrent.
Faisant preuve d'une implacable détermination, les Cynwälls effectuèrent une percée au plus profond de la horde obscure. Parés de la lumière du soleil, leurs unités devinrent une lame étincelante plongée dans la masse des goules et des zombies.
Face à ce spectacle, Rosarius cessa un instant de combattre. Il était désormais convaincu que la magie des Cynwälls ne tenait ni à leurs contructs, ni à leur mysticisme étrange, mais bien à la lumière qu'ils portaient en eux."
(Cry Havoc n°06 p.16).
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