" Plus rapide qu'un elfe, plus brutal qu'un milicien. "

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Légèrement en retrait du gros de l'armée impériale, le cardinal admirait la puissance de l'Empire déployée sous ses yeux. L'artillerie avait pris position la veille, et le bombardement continu des remparts de la forteresse Dirz avait alors débuté. Du coin de l'œil, le prélat impérial voyait trépigner le conseiller de la guilde des Architectes. Lors du déploiement, il avait manifesté son opposition à ce que les pièces d'artillerie de la guilde soient déployées de la sorte. Excentrées du gros de l'armée, elles étaient exposées en cas de contre-attaque. Mais Aerth restait le seul maître à bord, et il payait assez cher les Architectes pour qu'ils se plient à ses choix stratégiques. Ce déploiement était risqué mais pouvait permettre une victoire rapide, et la chute de la ville.

La canonnade était telle que la fumée réduisait progressivement la visibilité des artilleurs. Des coursiers faisaient la liaison entre les postes de tir et les observateurs placés sur les hauteurs. Ils pouvaient ainsi continuer le bombardement tout en réajustant leurs tirs à l'aide des informations de ces derniers.
Gil remarqua qu'une couleuvrine avait cessé le feu sur sa droite, il plissa les yeux pour tenter de discerner quelque chose. Mais en vain. Tendant l'oreille, un cri d'agonie beaucoup trop proche l'alerta. Il saisit le sifflet pendu à son coup, et souffla à deux reprises dans le petit objet. L'ingénieur de siège dégaina alors son pistolet, se tenant prêt. Face à lui, dans la fumée, plusieurs ombres commencèrent à prendre forme. Les pinces surplombant leurs épaules ne laissaient aucun doute quant à leur nature. Alors que le premier guerrier skorize émergeait devant Gil, des cliquetis rythmés se firent entendre. Le vrombissement mécanique se rapprochait très rapidement. L'Architecte tourna la tête et avec un sourire vit fondre sur les Skorizes les nouveaux prototypes de son maître. Les brise-fortins équipés de chaudière dorsale étaient beaucoup plus rapide que la normale, armés de puissants marteaux ou d'épées longues, ils mirent en pièces les Dirz en quelques instants, stoppant net la contre-attaque.

Sur le promontoire, Aerth avait juré voyant les éclaireurs Dirz émerger de nulle part pour massacrer ses artilleurs. Il avait alors ordonné à une unité de prétoriens d'intervenir. Le son du sifflet avait alors retenti, attirant son attention. A son grand étonnement, il vit alors une troupe de combattants inconnus mettre en pièces les skorizes en quelques secondes. Abasourdi, il se retourna vers ses conseillers. L'étonnement se lisait sur tous les visages. Seul le cadwë arborait un grand sourire soutenant le regard du Cardinal.

« Ça, ça va coûter encore plus cher » pensa Aerth.